Pour une fois, je dois bien avouer que je suis d'accord avec le Frédéric Beigbeder. Certains font du bon gout un véritable carcan: le carreau métro, le carocim, le miroir en rotin ou bien le jean, la chemise le pull, la barbe to be... autant de poncifs qu'il faut aimer ou avoir pour être dans le bon gout ici. C'est aussi déprimant que la bofitude stéphanoise ou de la banlieue de Manchester.
Ce sentiment de lassitude, ce manque de piment, cet attendu en tout. Il m'a pris et pourtant je suis comme tous ces gens.
Bref, ces pensées profondissimes sont certainement le fruit d'une fréquentation assidue du milieu des architectes marseillais. Je me dis qu'ils n'ont rien à envier aux hipsters du Langudoc ou de l'Aude cong. Tous sapés et bon gout, mais tous sans intérêt et sans classe et sans cœur finalement, tous la bouche ouverte pour ne rien dire et n'aimer personne d'autre qu'eux.
Pourquoi tant de haine? Mon verre de Palette 2007 à la main, je me le demande bien.
Blessée de voir que ma ville n'échappe pas à la bofitude, et aux clichés de la superficialité trop faux cul. La superficialité je ne déteste pas, ça peut même être léger et flirter avec l'insouciance quand c'est sincère; mais c'est le coté faux-cul qui m'ennuie.
Blessée de voir que ma ville n'échappe pas à la bofitude, et aux clichés de la superficialité trop faux cul. La superficialité je ne déteste pas, ça peut même être léger et flirter avec l'insouciance quand c'est sincère; mais c'est le coté faux-cul qui m'ennuie.
Ce petit milieu de province pue. Il pue le bocal trop longtemps fermé. Mettez du sang neuf là dedans et ils sautent dessus, toutes dents affamées dehors, croyant vouloir y gouter. A la fois passionnés de respirer du nouveau et voulant à la fois tuer dans l’œuf toute cette nouveauté les renvoyant trop fort à leur petit territoire bien connu, borné dont ils ne veulent surtout pas sortir finalement. Ils vous accaparent pour mieux vous pourrir par derrière. Ils vous monopolisent toute la soirée pour mieux vous anéantir par leur puanteur mentale et leur bouche à langue noire; certainement insupportable pour eux de respirer l'odeur de leur pet, toujours la même, toujours les mêmes ensembles. Tout ça pue et m'étouffe. Je ne suis pas arrivée avec ce mental petit et je ne compte pas l'adopter alors je voyage. Je suis de toutes les missions, de tous les avions. Je vois mes amis, qui, en déplaisent à certains étriqués, sont des perles de sérénité et de coolitude humaine.
Le soleil qui entre dans mon salon, mon corps qui rajeunit avec le sport et mes yeux qui loin de se refermer avec le temps qui passe, deviennent de plus en plus clairs, me rappellent d'où je viens. J'emmerde le bocal et je lui souris, parce qu'il ne me leurre plus. Là je suis énervée, mais la plupart du temps je m'en tape.
Le printemps arrive, le soleil fait briller bleu la mer, Roméo est né la semaine dernière, ses petits bras qui gigotent et le beau visage épanoui de son père, me rassurent sur l'avenir finalement.