L'excès ce soir. Un peu comme les autres soirs. Soit c'est l'excès de travail, de cleanitude, sport, soit l'excès de boisson, l'excès de fumette. Ce soir, non loin de chez moi j'ai donné rendez-vous à mon petit collègue trentenaire et à d'autres récemment rencontrés au ski, dans le café à la mode qui vient de s'ouvrir près de chez moi. Je rentre de mission, j'ai travaillé les nuits mais qu'importe, je suis sur le pont ce soir.
Il y a du monde même sur le trottoir et on ne peut pas rentrer un orteil dans l'endroit. Les gens vous regardent arriver comme autant de "je veux être". Tout ceci est très branché et très creux. Les gens se veulent beaux et dans la vague mais ils sont, en réalité, moches et convenus. Je me casse, je ne veux pas adhérer à ce cirque sans intérêt. ça me gonfle. On arrive à l'autre café et là les pastis s'enchainent. Bizarre comme 24 heures auparavant, je méditais sur le sens de ma vie en plein cours tardif de yoga dans cette ville pourrie, froide.
J'aime les périodes où on sent la vie circuler, tant dans le sport que dans la défonce, J'aime ça. Les discussions profondes à 5 grammes et celles plus délires où, finalement, tout se rejoint et la vie, peut prendre un sens.
J'ai rejoins mon appart en titubant en me rappelant la déclaration d'"amour" de ce midi, celle d'hier soir. L'alcool et ma sympathie sont certainement des anesthésiants violents qu'il ne faut pas considérer plus longtemps que le moment qui les a vus naitre. Le lendemain, je ne me rappelle plus de toi, de ton intérêt. Je suis déstabilisante, particulière, bizarre, insécurisante, je sais, on me l'a souvent dit/reproché.