Avant j'étais avec un homme pénible, hystéro-colérique, chiant comme la pluie au quotidien.
Ses sacro-saints amis ne le recherchaient pas et lui, leur courrait après; et pour cause. Sa propre mère m'avait confié se sentir mal à l'aise en sa présence, quand elle se retrouvait en tête à tête avec lui.
Son mal-être sentait le moisi. A cette époque ma panique m’empêchait de sentir l'odeur nauséabonde qui émanait de lui.
Au début, il était parfait: attentionné, sensible à mes états intérieurs, prévenant. Je me sentais belle, comprise et appréciée.
Au 5e mois, et moins de deux mois après le cataclysme de la mort de mon père, ce noble gentleman bidon me quittait. Il avait déjà retourné sa veste et son égocentrisme forcené se sentait malmené par ma simple présence et/ou ma tristesse. Ou peut-être était ce son porte-monnaie qui avait des suées, son immense pingrerie le torturait. Pas un seul vrai cadeau en 4 ans et une énième rupture par texto à la veille de mes 40 ans, c'est dire le niveau de savoir-vivre et d'avarice du coco.
En tous les cas ma tristesse le rendait implacable. Il considérait sans doute qu'on ne pouvait pas se laisser aller comme ça, qu'il fallait que je me ressaisisse alors il a choisi de me quitter pour me permettre d'y voir plus clair! J'ai toujours admiré sa grandeur d'âme et son empathie.
Plus tard, quand il a daigné revenir vers moi, il a accentué sa machine à dépréciation. Je ne faisais rien de bien, je ne m'habillais pas bien, je ne réfléchissais pas bien, mes actes, mes rires étaient faux, mes intentions et sentiments trafiqués....etc. Bref, je ne valais pas grand chose à ses yeux et ses attitudes excédées me le confirmaient chaque fois un peu plus. Il soufflait le chaud et le froid, se disait victime de mes manipulations perverses pour l'éloigner de ses sacro-saints amis qui ne l'appelaient ou ne l'invitaient quasiment jamais. Au passage, en société, il s'arrangeait pour paraitre généreux en payant des tournées, faisait rire l'assemblée avec ses blagues et son esprit virevoltant, était le gentleman de ces dames. Il était donc inconcevable pour le reste du monde que ce type puisse être un infâme manipulateur. Et pourtant.
En privé, pour moi c'est devenu petit à petit de plus en plus infernal.
Une fois la porte de l'appartement fermé, il était imbuvable.
Taciturne, sans cesse énervé, agacé ou en colère. Il se retournait comme une crêpe pour un rien, dictait sa loi. La télé, c'était forcément son programme, les sorties c'était forcément ses choix, le silence c'était lui qui l'imposait, le menu, c'était sa décision aussi. Un genre de dictateur en somme.
Il exigeait la transparence mais faisait une exception quand il s'agissait de sa propre transparence. Il appelait ça "sa liberté". Moi je lui devais une vérité absolue sur tous mes faits et gestes, sur toutes mes pensées ou intentions. Et lui devait pouvoir jouir de ses plages de libertés et de son jardin secret.
Au passage, dans son jardin secret il y avait au moins une séance quotidienne de branlette devant youporn, et consorts, des relations plus ou moins troubles avec ses ex, de l'espionnage aussi. Il m'a espionnée et a fouillé dans mes messageries, téléphones et autres applications. Il n'a pas du tout apprécié que je lui retourne le traitement. Vu qu'il avait les tiroirs débordants de secrets peu reluisants, il a hystérisé. C'est tellement facile d'exiger des autres une transparence qu'on n'est pas prêts à consentir en échange.
Le specimen n'avait pas les fesses propres et sa très haute image de sa petite personne ne supportait aucun contrat, aucun engagement de cœur. En même temps, comment faire quand on est vil et sans cœur et qu'on vous demande d'en avoir. On se comporte comme un chacal en reprochant les misères du monde entier à la personne qui est en face de vous. Encore plus facile, quand cette conne (moi) se remet en question en permanence, pensant que tous les malheurs qui arrivent sont de sa faute!
Au boulot, après sa promotion, il a pris le melon. Il se sentait le droit d'être encore plus imbuvable sous prétexte qu'il se pensait exceptionnel. J'imagine l'enfer que doivent vivre ses subalternes.
Aujourd'hui je suis sortie de cette histoire de merde mais un vieux relent remonte de temps en temps quand une de mes copines se trouve engluée dans le même genre de mélasse.
Que ce genre de raté crève en enfer, seul comme un chien, et tout en bas. Car c'est ce qui leur pend au nez. ça vient des années après souvent, quand le plat est froid. Mais ce qui doit être, se réalise, toujours.