vendredi 17 mars 2023

Le petit peuple sous le toit

Je cherchais à élaborer mes pensées en mode littéraire, assise sur ma terrasse plein soleil, le cul posé sur un tabouret plastique des 70's de chez Habitat (j'ai pas les moyens des mes goûts).

Mon regard se promenait sur les toits d'en face, en alternance avec le bleu du ciel et sa lumière blanche, quand j'ai vu le petit peuple des toits. Un puis deux ouvriers refont le toit d'une petite bicoque, collée sur la falaise, en face.

Les jardinières de la terrasse commencent à se réveiller et assez rapidement, j'en viens à comparer mes pensées parfois débridées, à tout le fourmillement de vie que j'entraperçois ce matin, sous cette lumière féconde. Les herbes revenues me laissent penser comme je veux, sans retenue. 

Un enchevêtrement parfaitement clair de souvenirs du passé, de visages oubliés, des visages quotidiens, des petits évènements récents, des musiques, des groupes, des morceaux réapparaissent sur le devant de la scène et me voilà revenue à mes 16 ans. 

Epoque de mon printemps. 

L'énergie était tout près mais ailleurs quand même, captée par la petite déesse soleil. Normal, pour grandir, un petit soleil a de gros besoins. 

Cette nuit, j'ai rêvé éveillée, à la fois là et partie. Je me suis laissée aller à ce que je ressens, à ce qui était en moi. L'appétit de vivre.

jeudi 10 juin 2021

Paradoxe du chat

Avant j'étais avec un homme pénible, hystéro-colérique, chiant comme la pluie au quotidien. 
Ses sacro-saints amis ne le recherchaient pas et lui, leur courrait après; et pour cause. Sa propre mère m'avait confié se sentir mal à l'aise en sa présence, quand elle se retrouvait en tête à tête avec lui.
Son mal-être sentait le moisi. A cette époque ma panique m’empêchait de sentir l'odeur nauséabonde qui émanait de lui.
Au début, il était parfait: attentionné, sensible à mes états intérieurs, prévenant. Je me sentais belle, comprise et appréciée.
Au 5e mois, et moins de deux mois après le cataclysme de la mort de mon père, ce noble gentleman bidon me quittait. Il avait déjà retourné sa veste et son égocentrisme forcené se sentait malmené par ma simple présence et/ou ma tristesse. Ou peut-être était ce son porte-monnaie qui avait des suées, son immense pingrerie le torturait. Pas un seul vrai cadeau en 4 ans et une énième rupture par texto à la veille de mes 40 ans, c'est dire le niveau de savoir-vivre et d'avarice du coco.
En tous les cas ma tristesse le rendait implacable. Il considérait sans doute qu'on ne pouvait pas se laisser aller comme ça, qu'il fallait que je me ressaisisse alors il a choisi de me quitter pour me permettre d'y voir plus clair! J'ai toujours admiré sa grandeur d'âme et son empathie.
Plus tard, quand il a daigné revenir vers moi, il a accentué sa machine à dépréciation. Je ne faisais rien de bien, je ne m'habillais pas bien, je ne réfléchissais pas bien, mes actes, mes rires étaient faux, mes intentions et sentiments trafiqués....etc. Bref, je ne valais pas grand chose à ses yeux et ses attitudes excédées me le confirmaient chaque fois un peu plus. Il soufflait le chaud et le froid, se disait victime de mes manipulations perverses pour l'éloigner de ses sacro-saints amis qui ne l'appelaient ou ne l'invitaient quasiment jamais. Au passage, en société, il s'arrangeait pour paraitre généreux en payant des tournées, faisait rire l'assemblée avec ses blagues et son esprit virevoltant, était le gentleman de ces dames. Il était donc inconcevable pour le reste du monde que ce type puisse être un infâme manipulateur. Et pourtant.
En privé, pour moi c'est devenu petit à petit de plus en plus infernal.
Une fois la porte de l'appartement fermé, il était imbuvable. 
Taciturne, sans cesse énervé, agacé ou en colère. Il se retournait comme une crêpe pour un rien, dictait sa loi. La télé, c'était forcément son programme, les sorties c'était forcément ses choix, le silence c'était lui qui l'imposait, le menu, c'était sa décision aussi. Un genre de dictateur en somme.
Il exigeait la transparence mais faisait une exception quand il s'agissait de sa propre transparence. Il appelait ça "sa liberté". Moi je lui devais une vérité absolue sur tous mes faits et gestes, sur toutes mes pensées ou intentions. Et lui devait pouvoir jouir de ses plages de libertés et de son jardin secret.
Au passage, dans son jardin secret il y avait au moins une séance quotidienne de branlette devant youporn, et consorts, des relations plus ou moins troubles avec ses ex, de l'espionnage aussi. Il m'a espionnée et a fouillé dans mes messageries, téléphones et autres applications. Il n'a pas du tout apprécié que je lui retourne le traitement. Vu qu'il avait les tiroirs débordants de secrets peu reluisants, il a hystérisé. C'est tellement facile d'exiger des autres une transparence qu'on n'est pas prêts à consentir en échange.
Le specimen n'avait pas les fesses propres et sa très haute image de sa petite personne ne supportait aucun contrat, aucun engagement de cœur. En même temps, comment faire quand on est vil et sans cœur et qu'on vous demande d'en avoir. On se comporte comme un chacal en reprochant les misères du monde entier à la personne qui est en face de vous. Encore plus facile, quand cette conne (moi) se remet en question en permanence, pensant que tous les malheurs qui arrivent sont de sa faute!
Au boulot, après sa promotion, il a pris le melon. Il se sentait le droit d'être encore plus imbuvable sous prétexte qu'il se pensait exceptionnel. J'imagine l'enfer que doivent vivre ses subalternes. 
Aujourd'hui je suis sortie de cette histoire de merde mais un vieux relent remonte de temps en temps quand une de mes copines se trouve engluée dans le même genre de mélasse. 
Que ce genre de raté crève en enfer, seul comme un chien, et tout en bas. Car c'est ce qui leur pend au nez. ça vient des années après souvent, quand le plat est froid. Mais ce qui doit être, se réalise, toujours.

lundi 6 juin 2016

Ni perd, ni gagne

Ma robe tourne, ma tête tourne. Lumière blanche et air chaud. Le nez rempli des odeurs de la garrigue, je le regarde entrer dans l'eau de la rivière. On s'est couchés tard et, comme d'habitude, on a brulé nos cartouches. 
"Mets ton cul dans l'eau ma beauté, ça va te faire du bien".
Rentrer dans l'eau glacée est dur,  mais quelle récompense une fois les premières secondes passées. 
Je regarde alentour. Personne pour voir deux grands inconnus blonds se baigner nus et étourdis dans la rivière. 
Quelques mues d'insectes sur les pierres signalent que l'été approche: cette fois, je n'attends pas cette période comme les autres années. Toutes les saisons ont été belles ces derniers mois et je savoure chaque moment sans attendre une époque particulière. 
Il met sa tête sous l'eau, les gouttes perlent le long de son dos de nageur. Désir féroce sera assouvi tard dans la nuit, au moment où attendre encore est devenu impossible. 

jeudi 14 avril 2016

Scent of a viking

Purday, fatiguée, sillone Paris. Toujours à courir d'une échéance à l'autre, à agir mécaniquement dans le quotidien.
Purday se coupe de sa vie d'avant pour entrer dans une autre. Une vie sans ses yeux bleus si expressifs.
Purday, on lui a arraché ses tripes et on voudrait qu'elle aille bien, qu'elle soit comme avant, toute affamée de lui, comme si de rien n'était.
On voudrait qu'elle réponde "ça va" et qu'elle soit aussi marrante qu'avant, égoïstement.

Va fanculo.
C'est plus pareil maintenant. Même si je le voulais, je ne serai plus jamais la même.
Qui m'aime me suive.

mardi 1 mars 2016

Oui

J'ai embrassé ce mec et j'ai aimé ça. Ou plutôt, il a fondu sur moi au moment de me laisser sous le porche de la maison. Il s'est penché, épaules larges, grand et cou viril. Il a pris ma bouche et j'ai aimé ça. Il a mis la langue sans se poser de question. Je lui dit "doucement" et il a aimé ça. Il s'est redressé et m'a regardée en souriant. Il a aimé. Il a recommencé plus doucement et j'ai encore plus aimé. 
Je suis montée chez moi, seule. J'ai attendu et j'ai aimé ça.
Plus tard, il m'a enlevé ma jupe sans se poser de question. Il a enlevé ma chemise d'un seul coup. J'ai ouvert les rideaux, je voulais voir son corps. J'ai aimé son corps, tout de suite. 
J'ai gardé mes dim-ups. Il a adoré ça. 
Il a tout enlevé tout de suite, franchement. Aucune timidité dans ses gestes, de l'envie, beaucoup de douceur, de la force et de grandes mains, très belles, puissantes. Un grand corps élancé blond, des jambes qui me serrent la nuit. Un homme bien fait, du muscle sans trop, un dos de nageur, des fesses de statue: un piège pour mes yeux... J'ai senti son cou, ses bras, ses cheveux blonds. J'ai aimé au point où je suis partie hors-piste directement. J'ai laissé tout voguer sans contrôle. On a aimé ça. 
J'ai perdu toute discrétion, j'avais pas prévu tout ça, j'avais perdu l'habitude d'un homme qui aime pour de bon. J'ai essayé ça de nouveau et je ne peux plus m'en passer.

lundi 11 janvier 2016

I'm deranged

Longtemps que je ne suis plus venue ici. J'ai relu certains billets et je n'arrive même plus à me souvenir de mon état intérieur de l'époque. J'ai entendu des scientifiques dire que le cerveau se protégeait parfois en oubliant. Un bon moyen de ne pas souffrir d'une chose est d'oublier que cette chose existe. Alors j'ai oublié les années cauchemardesques d'après la mort de mon père. 
J'ai une nouvelle réalité maintenant et elle me va très bien au teint. Je ne suis plus du tout la même et pas seulement physiquement.
Mes fondations, mes peurs sont les mêmes, mais ma façon d'y réagir est radicalement différente. 
Ma vie et mes rencontres me plaisent.
Mon amour est libéré, profond, serein.
Mon père m'accompagne toujours. 
Mon corps demande du répit mais continue de bouillonner. 
Une fête par jour pendant une semaine pour mon anniversaire. L'homme m'accompagne toujours; j'aime qu'il me trouve belle. 
Je suis gâtée pourrie par la vie; pour une fois, je m'en rends compte.  Et j'apprécie.

samedi 17 octobre 2015

Tiger

Plus de 6 mois d'amour complet, de totale panique des sens, de complicité, de proximité et d'intimité.
Je ne voulais pas particulièrement quitter ma vie de célibataire qui aime l'être.
Tout allait bien, j'avais des journées bien remplies et des nuits aussi. 
Je revivais après 3 ans de montagnes russes que je ne m'explique toujours pas, mais là n'est pas le propos, c'est aussi inintéressant qu'une petite bite.
Et puis le voilà, beau sous toutes les lumières, présent dans ma vie, simplement mais follement.
Ma plus belle rencontre en 10 ans. 
Les autres, finalement n'étaient que des illusions mais il faut bien vivre: on ne peut pas rester seule tout ce temps, entre deux hommes exceptionnels. 
Je lui trouve toutes les qualités, je suis sans doute victime de cet aveuglement chimique que procure l'amour mais l'approbation de mon entourage me rassure. Les précédents avaient reçu un accueil bien plus mitigé, d'emblée. 
Je dois être entrée à nouveau dans une période de chance, que le diable m'emporte, mais je veux que ça dure.

mardi 30 juin 2015