mardi 11 décembre 2012

Youth cruise

La rue était noire de monde en ce soir du 21 juin. Dans ma voiture l'air était climatisé. Je rentrais de chez mon client, il était encore tôt pour une fois. Je venais de connaitre une de mes plus grosses augmentations: salaire plus que doublé. Même si je partais de bas, le rééquilibrage avait été costaud.
Bref, je voulais dire que Paris ce soir là avait des airs de fête. J'avais 27 ans et je partais en flèche dans mon secteur niche. Je venais de quitter un amour de longue date. J'en étais à la fois triste et soulagée. Un souffle chaud passait sur ma vie. J'avais envie de tout, de sensations, de frissons et d'émotion.
Je suis sortie tout de suite de cette cogitation moite en le voyant à 20 mètres devant moi, piéton sur la route, entre les voitures embouteillées. Je suivais son marcel blanc du regard. Le mouvement de son 501 est une image gravée maintenant. Ce soleil baissant tanait sa peau mate d'italien blond. Forcément, à mes yeux, il était le seul homme sur terre.
Voilà 3 mois que je le connaissais et 3 mois que je ne pensais qu'à lui, mon voisin un peu géant.
Son regard gris était bon, mes sensations ont d'emblée été la confiance, l'intérêt et l'attirance animal féroce.
Il sortait en bande avec trois potes. ça lui a donné un coté loup.
Je ne crois pas qu'il m'aie vue. Je suis rentrée dans mon appartement. Bastille grouillait dehors et de ma fenêtre j'entendais les oiseaux et admirais les arbres du jardin.
J'étais amoureuse impatiente mais je ne pressais rien. J'étais sure que cette histoire allait se concrétiser. Assurance de la jeunesse, légèreté du présent, quel bonheur ce moment précédant la réalisation.