mercredi 8 février 2012

Instant shots – Trop plein intérieur

J’ai passé une partie de la soirée dans un pub où j’ai discuté avec un vieil artiste normand de passage pour la Biennale. Dans cette ambiance anglo-saxonne si loin de mes habitudes, je suis là, bien habillée, buvant ma cup of tea et m’instruisant sur cet évènement artistique. Un collègue de boulot passe et sirote sa Guiness au comptoir avec nous. Le serveur/tôlier me raconte comment il a galéré pour emprunter.
Puis vient la question sur le job que je fais. Je leur réponds un truc bien léché que j’ai l’habitude de servir et que je débite très bien, je sais que j’aurais toujours à répondre à cette question alors j’emprunte le rail du boniment bien rôdé. Après ça, ils sont un peu secs alors la conversation se calme un peu. Puis c’est les questions. On veut creuser et aller encore plus loin. Et là, je m’ennuie. Ça y est j’ai envie de partir.
Chemin faisant, je m’envoie le souvenir de quelques étreintes sauvage avec un homme modèle. J’ai le ventre en feu et la femme en moi me fait du bien. La chaleur est arrivée vite et les émotions sont toutes bestiales. Le corps parle et son langage me ramène à mon essence primale. C’est comme de la dope, ça se passe dans l’intimité de chaque cellule. La sensation est brulante et délicieuse. Je ne vois plus la route au moment précis où une voiture me percute et m’envoie heurter un mur de pierre grise très dur. Mes derniers instants auront été faits des flemmes du paradis terrestre.
Installée sur le lit de ma chambre d’hôtel, j’écris le pc sur les genoux, je le referme et fini ma coupette, mon foie gras. Il fait un froid de Sibérie dans cette ville grise et j’ai hâte de retrouver l’air frais de la pinède et de la mer, sentir les aiguilles de pin et la sève qui commence à remonter. Le bruit du vent chasse le peu de matière pensante qu’il reste dans mon cerveau. Je regarde tout et rempli grand mes yeux de l’image. Le bleu, le blanc, le sable et le vert, le jaune. Quelques fleurs et voilà du lilas et du rouge par ci par là. Mon chien souffle à côté de moi. Il fait bon et la lumière achève le tableau. A cet instant la vie peut bien s’arrêter, je suis bien.