vendredi 19 février 2010

Pocket memory

Nous roulions à moto sous le soleil de la corniche Kennedy.
Son enduro pétaradait. Il avait une conduite agile qui me berçait.
Pas de marchepied pour moi alors je serrais mes jambes le long des siennes, ma poitrine collée à son dos.
J’entourais aussi sa taille et parfois ses bras de jeune homme, longs et ciselés.
Nos grands cheveux battaient le vent, je chantais souvent sous mes lunettes, le ventre plein de lui et heureuse de mon état.
A cette allure, personne n’entendait rien de mes vociférations, j’étais bien.
La mer bleue dansait sous nos yeux et je me remplissais de chaleur, de vitesse, de beauté le temps du trajet jusqu’au Roy d’Espagne.
Nous avions la peau tendre et moins de quarante ans à nous deux.
Ceci est aujourd’hui un lointain souvenir, mais il n’y a pas un séjour à Marseille sans une promenade sur la Corniche.