Me voilà revenue sur Paris après ma semaine berlinoise.
J’ai atterri dans la capitale allemande chargée de toutes sortes de pensées hautement nocives et j’en ai redécollé allégée, réconfortée par ces amis, décidément si chers à mon cœur.
Le champagne a été au menu pratiquement tous les soirs : ces petites bulles peuvent rendre la digestion de certaines choses plus légère…. Du moins temporairement. Et dans certains cas, même le temporaire fait du bien.
Comme à chaque fois que je pars, je me prends à vivre une vie qui ne ressemble pas tellement à la mienne mais plutôt à celle qu’il me serait chouette de vivre : une existence riche d’amis proches, remplie d’occupations tantôt futiles tantôt profondes, ponctuée d’activités tantôt bonnes tantôt mauvaises pour la santé, rythmée de plaisirs petits et grands, de cadeaux reçus et donnés.
Ça ressemble à un conte de fées et ça ne se passe qu’avec mes amis berlinois et précisément avec G pour qui je ressens un amour sincère et pur.
Pour la première fois de ma vie, j’ai réussi à dire à quelqu’un que je l’aime avant qu’il ne soit trop tard et ça fait un bien fou. Avec lui, il n’y a pas d’équivoque : l’amour est là mais il n’est pas charnel. Je ne mets pas son couple en danger et je suis devenue suffisamment proche de sa moitié pour que les voir reste un plaisir commun.
Quel bonheur de pouvoir vivre avec eux, boire, rire, chanter, danser, pleurer devant brokeback mountain, draguer no limit en boite underground pas possible, marcher dans la campagne ou sur le bitume de longues après midis, faire du sport, manger des trucs fourrés au chocolat, se frotter aux allemands et se gorger de cette ville si particulière et si positive.
J’ai pensé que j’étais bien et j’avais de nouveau 25 ans ; le même âge que cet inconnu géant, beau comme un astre avec lequel j’ai passé plusieurs nuits pleines d’amour et de vodka arrangée.
J’ai regoûté à l’insouciance et à la légèreté, au grand n’importe quoi.
Je me sens belle parce que vivante, le sang riche d’hormones.
J’ai assouvi l’envie de sensualité sans lendemain, de décharge des corps et de don de tendresse sans engagement.
Amours jeunes, insouciantes, légères et vécues à fond le temps d’une nuit. L’angoisse du lendemain n’existe pas parce qu’on a la vie devant soi, les moments sont vécus no futur, à plein, non pollués par l’éventuelle suite à donner.
La parenthèse enchantée se referme aujourd’hui. Paris me réabsorbe, un peu seulement.
Et même que ça me fait plaisir de retrouver son ventre.