lundi 1 décembre 2014

Les Amours

Ce soir là, j'ai fait des pâtes al dente, avec une sauce tomates napolitaine. Il me regarde faire. Vingt minutes plus tôt, je lui ouvrais ma porte: il a la tête penchée pour enlever l'eau de ses cheveux. Il arrive de Castellane en scoot, il a pris la pluie.
Il me frappe le cerveau direct: sa grande taille, sa carrure d'homme des bois, ses fringues gentleman farmer. Il a faim, il est fatigué: ses yeux me le disent malgré son sourire.
Je lui sers à boire, lui donne des noisettes à grignoter. L'eau des pâtes chauffe et la sauce refroidi en épaississant comme il faut. Il fait une chaleur moite et moelleuse. Je lui donne un grand verre à pied rempli d'eau minérale. Il la boit à grosses gorgées. Cet homme a une faim animale et je me sens louve lascive.
Je parsème l'assiette bien remplie de pecorino sarde parfumé. C'et bon de se rassasier et on ne parle plus. Il a coupé du jambon de Parme et le sel de la viande et son goût arrivent à point.
Il répond naturellement à mes questions, décrit son état en profondeur. Il est ce qu'il est. J'aime ce que j'entends, j'aime le débit doux de sa voix claire et le ton bienfaiteur du flow.
à ce moment précis, je dis que j'aime sa compagnie et sa beauté virile. Il est le français phantasme.
Il me quitte avec élégance, la tête encore penchée et les yeux vert clair. Le regarder simplement me rempli.
J'ai hâte de le revoir.