vendredi 19 avril 2013

Fille facile

Les apparences trompeuses, les malentendus entretenus le temps d'une soirée, les corps dévoilés juste ce qu'il faut, les grands sourires, les exubérances pour duper son monde, le costard, le Guinsbard: j'en joue pas mal.
Réassurance narcissique oblige dirait le psy de base.
J'vous sers aut'chose madmoiselle?
Oui sers moi donc ton meilleur pastis, ton whisky le plus vieux, ton plus beau baratin et montre moi ce que tu sais faire avec une lady.
Sur ce trottoir très fréquenté de bar, j'avale le liquide et les belles paroles. Elles ne me font pas de bien mais elles meublent le silence de mon coeur. C'est déjà ça.
Le matin qui suit, éternel recommencement, je me promets de me coucher tôt.
Le soir venu, je suis au comptoir. N'importe où mais j'y suis.
Tromper son monde, donner mon deuxième prénom, celui de la chanson fétiche de mon père. Être une illusion le temps de ces soirées, voilà toute la stratégie.
Londres, Amsterdam, Zurich ou Marseille, le jeu diffère peu finalement.
Dans le fond, pour le Gainsbourg, la réalité crue est qu'un seul être vous manque et la terre est dépeuplée.