Plusieurs jours de chambre froide, à déambuler dans la ouate. A travailler de l’intérieur. A côtoyer des gens inconnus et qu’on n’a pas envie de creuser. A manger seule dans sa tête au milieu d’une tablée. A mettre en place des flux de travail informatiques avec des étrangers. A sentir quelque chose de coincé qui veut sortir. Comme un énorme cri du cœur. Une urgence qui gronde, un torrent qu’on contient depuis trop longtemps. Comme si on était capable de comprendre pourquoi on était ce qu’on était aujourd’hui et que c’est l’amour mal donné il y a longtemps qui nous a conduit à nous comporter comme on s’est comporté jusqu’à présent.
C’est latent et omniprésent. Le matin c’est presque intolérable.
L’inconscient dévalé de la nuit est aux portes de nos paupières et il se laisse voir. C’est désagréable de comprendre ses errements et ses erreurs. C’est le mal au ventre qu’on rumine le gâchis, tôt le matin, seule, les yeux mouillés. Mais c'est inédit et ça fait du bien en même temps. On se libère d'un poids, on se sent grandir.
Je ne suis pas une âme noire. Ma lumière est en moi, elle perce par tous les pores de ma peau. L’énergie de la vie ne m’a jamais quittée et je suis finalement en train de me faire le cadeau de me comprendre moi aussi. Et je ne suis pas saoule non. C'est une période délicate et tourmentée. La marée éjecte les déchets et ça dépollue.
Je voudrais donner et recevoir.
Je voudrais qu'il me voie.
Je voudrais sentir l'amour qui circule.
Je sais ce qu’est l’amitié.
J’aime ma famille.
Papa, tu me manques tant. Peu de gens sont doués comme toi pour écouter et parler avec le cœur, autoriser l'amour à se développer.
Uomo, je n'ai pas les seins qui débordent et je ne ressemble pas à une escort des pays de l'est ni à ces filles dans Lui mais j'ai d'autres trésors.