A cette heure avancée de la nuit, je rentre de ma soirée londonnienne. Le dîner a été très agréable et très friendly. La journée de travail a été intense et intéressante, en anglais. Les anglais sont très différents de nous et encore davantage des sangs chaud latins que nous sommes.
Le building est à l'image de la company: énorme et sobrement classieux. ça pue le fric et les grandes écoles.
J'y écoute ce que veut le client, me concentre pour essayer de cerner ce qui les intéresse le plus dans ce projet. Ils me questionnent sur la faisabilité et tentent de comprendre quel genre de service ma company pourrait leur rendre.
Il n'y a que des hommes la journée. Je les regarde. Les hommes me passionnent souvent. J'aime regarder leurs gestes et leurs corps, voir leurs mains saisir des choses. J'aime les défauts et les particularités, les petites choses qui me retiennent.
Tous sont très gentleman. Il s'adressent à moi façon très polissée et business. Les hormones sont à l'eau de Cologne dans ces bureaux alors j'ai comme une soudaine envie de rouler cheveux aux vents dans une décapotable sport avec un bear tendance caliente au volant.
Mais je m'égare.
Le soir venu, pour le dîner, nous sommes 5 à table dans ce thai très chic. La conversation est plus casual, tendance mocassins so british. Les fringues anglaises me rapellent mon père et son éternelle élégance racée et virile. Il me disait toujours que les rosbeefs ne savaient pas faire la cuisine mais qu'ils savaient par contre ce que c'était que de s'habiller.
J'ai un peu froid en talons mais je me sens libre. Je me sens femme au milieu de ces hommes, même sans séduction entre nous. Après la dégustation d'un très bon whisky dans ce club à cigare, nous repartons en taxi. Je suis un peu ivre et très détendue.
Jack toussote beaucoup quand il doit me parler. Il me tend la main au sortir du taxi et me dit à quel point il a passé une bonne soirée de travail. Il me surprend par son ton presque proche et son assurance à me dire devant les autres qu'il m'appréciait.
Je rentre et je m'endors réchauffée de cette bonne soirée où le courant est passé.
J'ai envie de voyager encore et encore.