Séance dévidoir hier. La vie est plus légère à porter après sa demi-heure pissotière chez son psy.
La vie coule doucement entre mes doigts. Je n’en fais rien de spécial. Je n’y ressens rien. Je ne m’ennuie pas. Je ne m’amuse pas.
Quelques jours auparavant, j’ai eu envie d’émotions fortes, de chaleur, de sentiments amoureux forts, de connexion, de fougue. De vivre et de ressentir.
Une espèce d’impatience s’en est suivie qui m’a tirée de la léthargie de ces derniers mois. J’ai eu souhait de sortir et de respirer l’air frais et pollué de la ville, de partager et de discuter.
Soudaine appétence à me mêler à la frénésie ambiante.
Me lever le matin n’a pas été pénible. J’avais décidé que ma journée ne serait pas faite de repli et d’isolement.
Quand je me retrouve dehors, je suis toujours animée de ce même plaisir de respirer tout simplement. Les visages fermés et gris que je croise ne m’atteignent pas et je me moque de leur ombre sur moi.
J’ai rempli mon agenda pour cette semaine. J’aurai de la compagnie tous les soirs. Je serai la copine, celle à qui on peut parler, celle qui intéresse, celle qu’on veut prendre, celle qui intrigue aussi un peu.
Les conversations sont pleines, mais je ne m’amuse pas. Je ne me distrais même pas. Trop vieilles connaissances, trop d’espace entre chaque visite, destins banals.
Le charme de Paris opère sur moi : ses promesses non tenues font encore leur effet. Il ne se passe jamais rien pour moi mais je crois encore que c possible.
Aurais envie d’être libérée de cette illusion mais ne m’en donne pas la force. Je retourne tête baissée dans le ventre de cette ville croyant toujours que les occasions de vivre quelque chose se cachent non loin de là.
Envie d’hormones, de tensions, de ventre affamé, de respirer la tête enfouie dans une épaule, contre une peau aux milles parfums, envie de ressentir la plénitude de l’instant, de plein apaisement, de joie profonde du cerveau animal, les yeux fermés, le sang agité, le corps en vie.
Envie de me perdre, de m’étourdir, de libération, d’absence d’angoisse et de plaisir du moment présent.
Envie de n’avoir besoin de rien d’autre que de vivre pour être heureuse.